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Renè Gasnier de Fresne (1874-1913)


gasnier_portrait_200.jpg Renè Gasnier de Fresne
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September 9, 1908 : Renè Gasnier aided by his brother Pierre and after trials beginning on August 4, made flights of 30 to 80 m. in a pusher biplane.

It was powered by an Antoinette 40 h.p. engine.

Other flights were made through September up to 500m., 5 meters above the ground of Grande' Prée.




Le René Gasnier No.3
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En le nommant chevalier de la Légion d'honneur, le président Fallières déclara en 1913 " : René Gasnier a puissament contribué au développement de la locomotion aérienne dans notre pays". La maladie le terrassa le 3 octobre 1913 à l'âge de 39 ans, épuisé du dévouement incessant qu'il dédia à l'aviation. René Gasnier naquit à Quimperlé, dans le Finistère, en 1874.


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Le René Gasnier No.3

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II était le fils d'une vieille famille angevine qui laissa notamment son empreinte dans le schiste des Ardoisières d'Angers. Dès sa jeunesse, sillonnant les mers du monde, Gasnier acquit ses qualités de navigateur. Il fit aussi preuve de dispositions pour l'étude des sciences mécaniques et mathématiques. Pionnier, René Gasnier le devint d'abord avec l'automobile naissante. Puis, le goût du large le rattrapant, il se consacra aux ballons sphériques. Si bien que dès 1905, il avait déjà accompli de nombreux voyages aériens.

1907 fut une date-clé. C'était la première course de ballons Paris-Bordeaux et il la remporta allègrement. Mais cela n'était que le début de l'aventure : malgré les risques, René Gasnier parvint à vaincre la Manche par la voie des airs, dans le sens Angleterre-France ! Pourtant, la traversée de Blériot en 1909 a précipité son exploit dans l'oubli de nos mémoires. 1907 fut aussi l'année de la prestigieuse course américaine de ballons Gordon-Benett où Gasnier se présenta comme l'un des concurrents français. Il termina 7ème ; René Gasnier découvrait la gloire.


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Renè Gasnier de Fresne (1874-1913)

I1 s'affirmait maintenant et, avec ses amis Blériot, Santos-Dumont ou encore Voisin, il approfondit ses recherches. Le résultat fut un étrange oiseau dont les journaux du monde entier donnèrent l'écho. Non seulement homme scientifique, Gasnier ne laissait pas ses ouvriers monter une pièce sans qu'il l'ait préalablement ajustée de ses mains. En 1908, dans les prairies de Chalonnes, il débuta ses expériences. Mais à la suite d'un capotage, son premier appareil presque entièrement détruit fut aussitôt rebâtît avec de nouvelles modifications. Le n°ree;III sortit enfin et Gasnier remplaça le volant qui commandait le plan de montée et de descente par des "ciseaux", contemporains du manche à balai inventé par Esnault-Pelterie.

Le 8 août, au meeting du Mans, Gasnier déclara, admiratif devant les frères Wright : "Nous ne sommes que des enfants" ; certes Gasnier n'avait peut-être pas le sens du spectacle aérien, mais sa machine demeurait bien plus évoluée, et surtout autonome, que celle des frères Wright. Il poursuivit ses expériences durant des mois, quand, se préoccupant de l'utilisation dans un but militaire de l'aviation, il s'envola au coeur des landes de Pau pour instruire les premiers aviateurs des armées. A cette occasion, Gasnier fut l'un des premiers aviateurs à tenir l'air pendant une heure. Hélas, la maladie qui le rongeait mit un point final à ses vols.

Mais Gasnier ne s'avoua pas vaincu ; pour développer la propagande liée à l'aviation, il décida d'organiser en 1910 la première course d'aéroplanes de ville à ville, d'Angers à Saumur. Cette première fut couronnée de succès : 200 000 spectateurs se massèrent pour suivre les pérégrinations des aviateurs dont les noms allaient s'auréoler de gloire, par la suite. Partit sur sa lancée, René Gasnier eut l'idée d'organiser, en 1912, le "Circuit d'Anjou", sur le trajet Angers-Cholet-Saumur, avec un prix de 110 000 Frs. Les journaux du monde entier lui consacrèrent de longs articles, s'accordant à dire que l'aviation venait de faire un grand pas. Garros, Brindejonc des Moulinais et les constructeurs Blériot, Farman ou Morane y prirent part, alors que Gasnier s'était entouré pour l'organisation, d'industriels comme Bessonneau et ses hangars pour les meetings et Cointreau...

Pierre Gasnier, son frère, devenu plus tard président de l'Aéroclub de France, fut toujours un collaborateur dévoué. Les allocutions furent nombreuses, à l'annonce de sa mort, le 3 octobre 1913. Aujourd'hui, René et Pierre Gasnier reposent dans la chapelle surplombant avec bienveillance le champ des premiers vols, sur la corniche de la Haie-Longue. Quant à l'avion, la ville d'Angers l'exposa jusqu'en 1970 aux greniers St. Jean, puis il fut intégralement restauré entre 1982 et 85 par les bénévoles du musée, et plus particulièrement Paul Genest.

L'Anecdote : Le 17 septembre 1908, dans une aube glaciale, V.117 épiait le champ de la "Grand Prée". V.117, alias Desrivaux, n'était pas un espion, mais un journaliste local ; il allait être le témoin d'une journée historique. Le lendemain, on pouvait lire dans la presse : "(...) Ô surprise, à peine lancé, l'aéroplane s'élevait avec une grâce et une légèreté parfaites, à une hauteur variant entre 8 et 10 mètres, ce qui ne lui était jamais arrivé jusqu'à présent. Il avait parcouru environ 500 mètres et nous suivions avec une grande émotion ce beau spectacle, lorsque nous vîmes subitement l'appareil se pencher sur sa droite et s'affaisser lourdement sur le sol'. Alors que paraissait le journal, René Gasnier, encore contusionné, s'affairait déjà à construire ce qui allait devenir le n°ree; III.

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Le mot du technicien : L'aéroplane présenté ici est une machine authentique. I1 s'agit du troisième prototype de René Gasnier, fruit des précédentes expérimentations ; il bénéficia de solutions techniques avancées pour l'époque, qui, pour certaines furent brevetées. Le René Gasnier n°ree;III présentait une configuration classique - biplan -, mais avec un plan canard à l'avant permettant la montée et la descente et des ailerons commandés par un manche à balai, que Gasnier nommait "ciseaux". Divers bois furent employés - hêtre, chêne, peuplier, balsa... La structure était haubanée par des cordes à piano, tandis que l'entoilage original était assuré en papier de 140 g Le moteur "Antoinette", inventé par Levavasseur, était révolutionnaire pour l'époque. I1 s'agissait d'un 8 cylindres en V refroidi par eau, sans radiateur, mais avec un échangeur de chaleur appelé "bouilleur" Son régime de 700 à 1400 tr/mn se réglait à l'aide d'un curseur qui faisait varier non pas l'alimentation, mais l'avance à l'allumage. Quant à l'hélice, en acier et aluminium rivetée et forgée, elle était à pas variable réglable au sol. Le train d'atterrissage comportait à l'avant des ressorts absorbants les efforts à l'atterrissage.

Caractéristiques

Envergure : 10 m.
Longueur : 9 m.
Masse maxi : 410 kg
Motorisation : 1 Levavasseur "Antoinette", 8 cylindres en V, de 48 CV à 1400 tr/mn

Vitesses : roulage à 30 km/h le 7 août 1908 ; supposée en vol de 60 km/h

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